1. |
Chanson deuil
06:39
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Que ne suis-je poussière pour t’enfanter une deuxième fois au crépuscule des siècles.
Que ne suis-je Pierrot pour arracher au ciel cette nouvelle étoile qui me tue et la remettre sur Terre.
Que ne suis-je exacte avancée des heures au secret d’horloges coites,
et que ne suis-je vermine pour encore te serrer.
J’embrassais ton visage, j’embrasserai des ombres
La fleur qui fleurissait fanera dans la tombe
J’ai vu tes premiers pas, et puis je te vois morte
Les années qui viendront t’ont refusé leur porte
Ce qu’un peu d’espérance T’a donné d’amertume
Ce qu’en une heure à peine Un brasier consume
Et le temps que la cendre Met à refleurir
Et celui que le feu Prend pour mieux revenir
Ne sont pas perdus
J’ai donné mon sourire en pâture au silence
Ces lendemains qui dansent ont passé leur chemin
Ces Pourquoi qui font rire et ces Je t’aime immenses
Ils ont manqué de chance et puis après plus rien
Je t’ai porté dans moi, et ta vie fut trop brève
L’oiseau qui se taisait chantera dans mes rêves
Je t’ai tant espérée, l’espoir est un menteur
Les ailes qui s’ouvraient s’ouvriront dans mon cœur
L’espace entre deux corps Qui s’espèrent et se tuent
Le sillon pur et sale Des larmes que j’ai tues
Les années trop béantes Entre l’étoile et l’œil
Les érables à couper Pour me faire un cercueil
Ne sont pas perdus
À mesure que les ans me prolongent et m’abrègent
Les mots me tendent un piège et la vie s’accumule
Dans ces barbos d’enfants et ces anges de neige
Tourne et tourne manège que ton nom me brûle
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2. |
Muettes sont les heures
05:31
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Aveugles sont les heures
Aveugles les saisons
Aveugles mes amours
Aveugle ma chanson
La belle est sur la mer
Elle compte les poissons
Quand elle voit la terre
Imagine une maison
Qu’elle pourrait se faire
Et où il ferait bon
Prends garde aux ans qui passent
Sur celle que tu n’es pas
Et à ceux qui s’effacent
Au vide entre tes bras
Muettes sont les heures
Et muets les poissons
La belle est sur la mer
Elle compte les poissons
Que sa joie douce-amère
Au large et par le fond
Fait sourire et j’espère
Qu’ils lui pardonneront
Prends garde aux ans qui passent
Sur celle que tu n’es pas
Et à ceux qui se tracent
À chacun de tes pas
Trop belles sont les heures
Et trop doux le poison
Trop pâles mes amours
Il n’y a pas de raison
La belle est dans mon cœur
Et mon cœur tourne en rond
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3. |
Rappelle-toi les mots
04:04
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Te souviens-tu des mots?
Ceux qui s’écoutent
Avec la peau
Te souviens-tu des mots?
Ceux qui t’emportent
Sur leur dos
Car cette chanson
Toutes les chansons
Toutes les chansons
Sont faites pour fermer les yeux
Cette chanson
Toutes les chansons
Toutes les chansons
Sont faites pour ouvrir le cœur
Si les paroles s’envolent…
Rappelle-toi des mots
Ceux qui te bercent
Qui te tiennent au chaud
Rappelle-toi des mots
Ceux qui précèdent
Tous les échos
Car cette chanson
Toutes les chansons
Toutes les chansons
Sont faites pour fermer les yeux
Cette chanson
Toutes les chansons
Toutes les chansons
Sont faites pour ouvrir le cœur
Tends l’oreille
Tends l’oreille
Tends l’oreille
Même les brins d’herbe en parlent
Tends l’oreille
Même la neige t’écoute
Tends l’oreille
Même les trottoirs le disent
Tends l’oreille
Même les oiseaux le savent
Si les paroles
S’envolent
C’est pour mieux te donner leurs ailes
Te souviens-tu des mots?
Les plus précieux
Et les plus beaux
Peu importe après tout
Car ces quelques mots-là
Se rappellent
Très bien de toi.
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4. |
Olympia
05:15
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Es-tu parti? es-tu parti?
Es-tu rev’nu? es-tu rev’nu?
Pourquoi tu cours contre le vent?
Pourquoi tu te bâts sur un fil?
Je ne veux plus me souvenir
De cet envahisseur docile
Victorieux de ses miettes
Cet éteignoir d’espérer loin
Remâchant ses belles défaites
Douce France, France amère
Où je m’en vais
D’où l’on s’en va
J’ai ce pays
Gros dans ma bouche
Hiver d’amour
Fleuve à te dire
J’irai crever mon cœur sur tes vieux mots
Blancs comm’ la nuit
Vrais sur mes lèvres
À l’Olympia
À l’Olympia
On y arrivera
On y arrivera
J’ai ce pays
Droit devant nous
Hiver d’amour
Fleuve à te dire
Nos enfants sont des naufragés
D’ici d’ailleurs et d’Amériques
Nos fantômes portent une croix
Pour mieux quadriller l’univers
Au nord des yeux
Vois-tu nos pas?
Lis-tu leurs traces?
À qui le tour?
Ici
J’irai mourir d’aimer notre astre bleu
J’ai ce pays
Au fond des yeux
Tambour multiple
Hache de paix
Arbre à musique
Au bout de ma langue
M’entendras-tu?
À qui le tour?
À l’Olympia
À l’Olympia
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L'Aurore Québec City, Québec
Aurore, c'est la poésie d'Émile Vigneault mise en musique et interprétée par Philippe Bourque.
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